Après 2 jours de visites à Delhi (nous nous réservons le Taj Mahal à Agra et le Fort Rouge pour la fin du voyage), nous partons dans les terres du Rajhastan avec une première étape à Jaipur.


L'agent de l'International Tourist Bureau nous avait recommandé de venir en avance à la gare où nous avons patienté deux heure à demi étendus sur nos sacs à même le sol au milieu des familles indiennes de différents niveaux sociaux. Des intouchables engagent la discussion avec nous mais se font vite sortir par les policiers (comment sont ils donc reconnus au milieu de cette foule ?).


Les quais de gare sont envahis par des groupes entiers d'indiens. Certains se reposent, d'autres jouent de la musique, les enfants jouent avec des bouteilles plastiques pour passer le temps...


L'odeur d'urine est étouffante et nous sommes presque heureux de sentir par moments les bâtons d'encens qui fument parmi la foule.


Nous trouvons notre train pour Jaipur et montons nous installer dans notre wagon en "Sleeper Class" (les voitures sont composées de plusieurs compartiments avec des banquettes sur 3 niveaux sans porte ni climatisation, mais les fenêtres peuvent s'ouvrir). On compte jusqu'à 16 personnes sur une surface de 8m2 !

Nous aurions pu choisir des wagons climatisés (AC 1ere, 2ème ou 3ème classes) mais aussi des wagons sans réservations où les personnes s'entassent sur des banquettes en bois tant qu'il reste de l'espace jusqu'au départ du train. L'arrivée de ces voitures en gare est anarchique, on se demande comment les gens supportent ces conditions de transport.


Le train démarre relativement vide mais les stops s'annoncent très nombreux. Des vendeurs de thé ("chai") circulent dans le train. Malgré la chaleur, le goût sucré du thé chaud nous fait du bien.


Les gens s'étendent pieds nus sur les banquettes tant que les places ne sont pas prises. Nous devons arriver à destination dans 5h30.


Les paysages défilent à la fenêtre. Des montagnes de déchets bordent les voies ferrés et des cochons de toutes tailles se baignent dans des marres d'eaux stagnantes dont l'aspect donnerait des hauts le coeur à n'importe lequel d'entre nous.

Les enfants jouent dans les détritus, les rails servent de toilettes publiques, la nature se mêle aux plastiques. Nous faisons face à une pauvreté sans précédent.


Bientôt nous sortons des banlieues de Delhi et les plantations prennent peu à peu le dessus bien que nous apercevions au loin des blocs massifs d'immeubles en construction qui nous rappellent que la ville n'est pas loin.


L'atmosphère est moite. Il fait chaud. Les brèves siestes nous assoment mais la perspective de nouvelles découvertes nous fait oublier nos habits humides et la longueur du trajet.