Qu'il était long ce périple jusqu'à Katmandou ! Et bien sûr, tout semblait être calculé pour nous mettre des bâtons dans les roues !

La mission de la journée : prendre un bus de Pitoragarh à Banbasa, traverser la frontière Indo-Népalaise et attraper le bus de 17h pour Katmandou.

Leçon n°1 : Tu sais que tu as le mauvais oeil...

- Quand tu te lèves en vitesse à 6h45 pour attraper le bus de 7h pour Banbasa (ville frontière indienne) en face de l'hotel et que celui-ci est reporté d'une heure pour raison inconnue. Notons également que ces @#/%+$ de voyous indiens ont une fois de plus sorti leur barratin comme quoi il n'y a pas de service public le jour même et qu'il faut louer une jeep. Jusqu'au bout, ils auront essayé de nous avoir, jusqu'au bout !

- Quand tu penses que tu arrives enfin à Banbasa (après 6h de route) avec une heure d'avance et que tu te retrouves à la station service pour passer une demi heure à poireauter dans les pots d'échappement.

- Quand des rickshaws se jettent sur toi à la sortie du bus pour te proposer un prix délirant pour atteindre le poste frontière.

- Quand la garde frontière te fait mariner 1h et s'acharne sur toi pour trouver la faille qui prouverait que tu n'es pas qui tu prétends être. (La garce m'a demandé au moins 3 fois d'épeler Clermont-Ferrand, fait reciter les n° de visa et passeport et me demande avec un air hautain "Buyer, is that a job ?" - Eh oui nigaude ! Au moins je ne me tournais pas les pouces toute la journée, moi !)

- Quand un autre rickshaw tente de te voler en te demandant 40 roupies pour faire 50m et qu'il s'étonne et fait le dur quand tu lui dis que tu ne paieras que la moitié parce qu'"il faut pas se foutre de la gueule du monde quand même" !

- Quand t'es sous l'eau, que t'as déjà perdu une heure avant même d'arriver au poste frontière népalais, tu vois que les gardes Népalais ont l'air cool et tu penses peut être avoir le temps de chopper ton bus pour Katmandou à 17h (le dernier de la journée) et qu'on t'apprend que le boss n'est pas là mais qu'il va "bientôt" arriver (il est 16h20 pour info).

- Quand t'as enfin le boss sous le nez 15 minutes après et qu'il t'enfonce un peu plus la tête dans le seau en t'annonçant qu'il y a un décalage horaire entre les deux pays... de 15 minutes supplémentaires.

- Quand tu as pile 100$ sur toi retirés à Rishikesh et que tu découvres que tu pourras pas avoir le visa de 90 jours parce qu'un billet de 20$ est déchiré d'1 mm... "mais on peut rien faire pour vous, non, désolé!"

- Quand t'arrives enfin à récupérer un visa, qu'il te reste 6km pour atteindre la gare de bus, que tu attrapes un rickshaw à 16h48, que t'arrives à expliquer l'urgence absolue au conducteur de filer dare-dare à la gare pour attraper le bus de 17h et qu'il te fait le coup de s'arrêter pour prendre la course d'une grand mère qui monte auuuu raaaaleeeeennnntiiiiiii daaaaansss leeeeee véééééhiiiiicuuuuuuleeee et que tu te tapes la tête contre ton sac pour ne pas mordre quelqu'un.

- Quand il est 17h passée et que tu constates amèrement que tu vas te la payer ta nuit à Banbasa puisque le rickshaw se traîne toujours au milieu des vaches...

Leçon n°2 : Tu sais que tu as suffisamment souffert...

- Quand par miracle tu réussis à monter dans ton bus en plein démarrage (parce que OUI, on l'a eu ! - Merci Maxime pour le sprint final).

Leçon n°3 : Tu croyais vraiment que ça allait s'arrêter là ? Non malheureux, tu sais que tu as toujours la poisse...

- Quand on t'annonce 16h de voyage et qu'à l'heure où t'aurais dû arriver le lendemain il te reste encore 100km à faire.

- Quand t'as passé une nuit de merde à cause de la route défoncée et de la conduite brutale du chauffeur (je ne vous parle pas des frissons de dégout qui te réveillent quand tu entends les raclements de gorge bien gras et répétitifs qui précèdent les crachats et qui ont le don de t'irriter profondément).

- Quand à midi on t'annonce une pause déjeuner dans un restaurant hors de prix au bord de la route alors que tu devrais déjà être à destination depuis 4h.

- Quand tu vois finalement Katmandou par la fenêtre du bus à 17h (24h plus tard) et que tu te retrouves coincé dans des embouteillages.

- Quand tu as attendu 1h30 à l'arrêt et que tu te décides à terminer les 10km restants à pieds dans la poussière et la pollution (et on s'étonne que tout le monde porte un masque ici !)

- Quand au bout d'une heure de marche avec les deux sacs on te dit qu'il te reste toujours 10km à faire.

- Quand tu craques et que tu finis par prendre un taxi et que tu te tapes une heure de plus dans les embouteillages (même le chauffeur semblait envisager de mettre fin à ses jours).

Leçon n°4 : Toujours garder le sourire. Et c'est là qu'en fait tu te rends compte que tout à changé et que tu es finalement bien arrivé au Népal...

- Quand tu vois qu'au final, depuis la frontière, les personnes que tu croises ont toujours la banane.

- Quand on t'accueilles à bras ouverts dans les guesthouses et qu'on fait tout pour te faciliter la vie.

- Quand tu peux te caler sur le plumard, profiter de la ville pour (au moins) une semaine et que tu peux enfin te réjouir parce que tu es allé te la chercher cette satanée Katmandou ! :)

Bises.

Les Bob'trotteurs

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